dimanche 29 septembre 2013

This is the end, my friend

De retour dans la belle Brisbane

Après cinq jours de rêve sur Fraser, il nous faut revenir à la réalité, en effet on décolle pour la Thaïlande dans un mois et nous n'avons toujours pas rejoint Brisbane où nous devons vendre Froggy. Nous sommes à moins de 300 Km de notre destination finale mais nous devons encore effectuer quelques réparations sur le van et le nettoyer de fond en comble.

Grand ménage de printemps
On passe donc deux jours sur la Sunshine Coast chacun de son coté: Froggy va chez le garagiste, Hélène part faire du shopping avec Léna à Noosa dans la très animée Hasting Street et les garçons roulent jusqu'à Peregian Beach pour boire quelques bières au rythme de la musique d'un petit festival hippie.

Personne est intéressé par Froggy?
Puis un beau soir, dernier camping spot, dernière soirée sur la route... on fait nos valises, on passe un ultime coup de balais et on colle des affiches ''À vendre'' sur toutes les vitres du van.
Et le lendemain matin, après 50 Km, BAM!!! La boucle est bouclée, nous revoilà à Brisbane où notre aventure a commencé il y a bientôt un an.


Après quelques essais infructueux, nous trouvons un super parc où l'on pourra dormir gratuitement en pleine ville en attendant que Froggy trouve de nouveaux propriétaires.
Et ça pour attendre, on va attendre... il n'y a vraiment pas beaucoup de backpackers en ce moment ; ils profitent tous de la fin de l'été en Europe avant de débarquer en Australie. Nous avons bien quelques visites de locaux mais qui ne donneront rien.

Brisbane depuis le mont Gravatt
On occupe la plus grande partie de la semaine à Garden City, un grand centre commercial avec une librairie très accueillante. Tellement accueillante que l'on aurait put y faire du bénévolat car on y passe en moyenne 6h par jour...
Quelques activités viennent heureusement égayer nos journées ; une expo de vieux combis VW et de vieilles coccinelles, Mount Gravat by night pour une superbe vue de la city, un tournois de Netball (sorte de basket-ball féminin) et samedis soir rugby pour les matchs des Four Nations.

Pimp my Coccinelle!
Au bout de deux semaines, on commence vraiment à désespérer et on envisage même de descendre sur Sydney pour y tenter notre chance comme nos amis Chris et Léna on fait. Et puis soudain… ALLELUJA!! Trois petites allemandes accompagnées de leur ''mentor'' viennent visiter Froggy. Inspection générale du van: moteur, pop-top, fonctionnalités, drive test... rien n'est laissé au hasard.
2h à peine s'écoulent, le téléphone sonne à nouveau, les filles veulent acheter Froggy.
Ni une ni deux on prend rendez-vous deux jours plus tard pour la transaction nous partons fêter la vente avec notre contact de Brisbane, JP.

Last party with Froggy
Le jour J on retrouve les filles, effectuons la transaction puis trinquons avec les nouvelles heureuses propriétaires du van. La larme à l’œil on voit notre fidèle maison s'éloigner vers de nouveaux horizons. Big up pour toi Froggy, que les routes te soient favorables et que l'essence coule à flot vieux frère!!

Leah, Kim et Sophia tout sourire... ya de quoi!
(fais toi plaisir Frogg'!)
Les sous en poche on retourne faire la fête, ça tombe bien le Brisbane Festival bat son plein en ce moment même, notre soirée est illuminée par de superbes spectacles son et lumière en plein air... Lyon n'a qu'a bien se tenir!!

C'est le show sur la Brisbane River

Comme nous n'avons plus de moyen de transport, nous retrouvons les joies du voyage en train. Direction Kyogle pour retourner en Helvétie, chez Hans et Heidi, où l'on passera la dernière semaine. On est bien content de revenir dans leur maison perdue au milieu de la nature où l'ont retrouve vite nos traces, ainsi que la bonne cuisine d'Heidi et le travail aux champs avec Hans.

La bonne humeur et le sourire de Hans nous avaient manqué!
Yummi!
Cette fois-ci nous ne sommes pas les seuls ''woofers'', Luke un Taiwanais fraîchement arrivé en Australie gratte la terre à nos cotes. C'est assez amusant de le voir découvrir le fonctionnement d'une société différente, et ainsi de photographier à tout bout de champs nos actions (Jake qui dors), nos repas... 

Lucky Luke
Tu veux que je te refasse le portrait?

I'm a poor lonely cowboy...
C'est avec beaucoup de plaisir que nous passons nos derniers moments en Oz avec eux.
Et c'est quand on se sent bien que le temps passe le plus vite... Arrive déjà le jour de prendre l'avion, Hans nous amène à l'aéroport de Brisbane, où notre vol pour Bangkok nous attend. Autre pays, autre aventure, cette fois-ci en compagnie de Jérémy, et des parents d'Hélène.

Très bonne journée avec Vince et Max, d'anciens woofers
Le nez collé au hublot, on observe une dernière fois l’île-continent qui durant une année nous aura fait vibrer et grandir tant par ses rencontres, ses paysages, son état d'esprit ''no worries'' et son style de vie ''road trip'' unique en son genre.

A la reverdure!
L'aventure australienne est terminée, nous sommes heureux de l'avoir partagé avec vous. Si vous avez des questions, des remarques, merci de lever la main et de prendre la parole à tour de rôle !

See you in France mate !

vendredi 27 septembre 2013

Fraser Island


Gigantesque île de sable de 120 Km de long sur 15 de large, Fraser Island est l'une des destinations favorites des australiens. Découverte en 1836 elle fut exploitée pour son bois et son sable, jusqu'en 1991, date qui marque son inscription au patrimoine mondial et son ouverture au public. Malgré la forte fréquentation, Fraser est restée sauvage et a conservé toute sa beauté. Cela est du au fait qu'elle n'est pas bitumée et que seul les 4x4 peuvent y accéder et rouler sur un réseau de pistes sablonneuses.

Terre en vue matelot!
Après 50 minutes de ferry, nous débarquons enfin et roulons vers l'aventure. Dès les premiers kilomètres on comprend l'utilité du 4x4, on est remué, secoué, dans tous les sens... Froggy n'aurait pas tenu une minute avant de s'ensabler !

Nous voila prévenu...
On rejoint Central Station où nous allons passer nos 2 premières nuits. Nous sommes seuls au milieu de la rain forest qui atteint ici des proportions assez impressionnantes, on se croirait dans un remake de Jurrassic park !


Petit déjeuner des familles
Une fois le campement dressé, nous partons en exploration pour le lac Birrabeen; le sentier pour s'y rendre est vraiment chaotique et nous réserve de belles frayeurs lorsque l'on croise d'énormes bus d'excursions ou que l'on commence à s'ensabler.

Détails - Lac Birrabeen
Route typique de Fraser
Après être aller barboter dans le lac nous poursuivons notre périple jusqu'à déboucher sur la magnifique Seventy-Five Mile Beach. Quel effet bizarre de rouler le long de cette plage qui s'étend à perte de vue, faire la course avec les mouettes et éclabousser le 4x4 en passant à toute allure dans les vagues.

Vamos a la playa ho ho hohoho!

Ah ça pour profiter, on profite! Mais il faut rester prudent et prendre en compte les horaires des marrées si on ne veut pas finir piégé par la mer comme certains touristes imprudents.


Il est d’ailleurs temps pour nous de rejoindre le camp pour faire la popote et l'apéro jusqu'à la nuit noire en compagnie des kookaburras et des possums.

Kookaburras

Réveillés aux petites aurores par le chant des oiseaux de la rain forest, nous nous dirigeons vers le fameux lac McKenzie dont l'eau turquoise et translucide attire les hordes de touristes. Après avoir tourné en rond pendant une heure dans les chemins sinueux de Fraser nous arrivons au lac qui, suite aux récentes précipitations n'est plus du tout limpide et miroitant.

Central Station
L'arbre du Gondor est innondé!
On prend nos clic et nos clac jusqu'au lac Wabby, encerclé par la forêt et les dunes de sable et destiné à totalement disparaître dans les cinquante prochaines années! Une belle randonnée nous amène au sommet des dunes qui surplombent le lac.

Lac Wabby
On passe l'après midi à dévaler la dune pour s'écraser dans l'eau et à profiter, contrairement au lac Mckenzie, du calme et de la sérénité du lieu.


Conseil du guide : ''Ne pas dévaler la dune du lac Wabby,
plusieurs personnes sont rester paralysées"... BANZAI!
Le lendemain on déménage pour le camping de Dundabara au bord de la plage où il y a sûrement plus de goanas que de campeurs.

Notre Goana de compagnie : Bobit
Cap sur Eli Creek, une rivière dont le courant nous porte tranquillement depuis le cœur de la jungle jusqu'à l'océan pacifique. Au détour de la rivière la douane locale nous arrête! On rencontre un groupe de joyeux lurons accompagnés d'une piscine gonflable remplie d'alcool en tout genre... obligation de boire pour passer la frontière, au bout d'une dizaine de verres les bonhommes nous invitent à les rejoindre pour une soirée assez spéciale!

Sympa le bar!
L'après midi est plus sportive, nous partons en expédition sur la majestueuse dune de sable de Wungul. Pendant la marche un énorme feu de forêt projette sa fumée tout autour de nous, voilant l'horizon... on a vraiment l'impression d’être au beau milieu d'un désert. Arrivés au sommet d'une dune, trois autre nous narguent au loin, le sommet nous paraît inatteignable!



Le sommet est proche!
Au bout de trois longues heures de marche à zigzaguer dans le sable, à travers d’étranges formations métalliques sculptées par les vents, les mollets commencent à se faire sentir. On rejoint le camp puis partons retrouver les ''Douaniers d'Eli Creek'' sur la plage au nord du bivouac.


Adieu, monde cruel!

Les baigneurs alcoolisés de ce matin se sont transformés en pêcheurs professionnels et compte bien nous initier à leur art! On provoque un éclat de rire général en sortant notre canne à pêche à 15 dollars! Apparemment ici on est dans la catégorie des grands comme en atteste leur équipement avec lequel ils peuvent pêcher des requins et autres gros poissons de mer!

Couché de soleil enflammé
" Tu sait qui c'est qu'a le maillot jaune?"
Le groupe d'amis se lance un challenge; attraper un Taylor fish avec notre jouet! Tout le monde se prête au jeu, et contre toute attente, au bout d'une heure acharnée, Jake remonte une magnifique prise de 43 cm!
On continue à pécher pendant deux bonne heure, en pleine nuit, à la lueur des frontales et rythmée par les rasades de Sambucca et Whisky! La soirée se finit tranquillement à découper la cinquantaine de Taylor en filet, c'est mignon! On touche même notre part du butin que l'on dévore le soir, grillé au barbecue! Un délice pour les papilles !
J'ai péché, mon père, j'ai péché!


Le lendemain, nous nous dirigeons vers le nord de l’île, réputée plus sauvage et moins touristique. 
À Indian Head, nous quittons la plage pour une goulotte sableuse qui se révèle être un sacré défi! En effet la plupart des 4x4 s'enlisent et doivent se faire tracter pour s'en sortir. Après un premier échec on nous frôlons la catastrophe, nous dégonflons nos pneus et tel Sébastien Loeb nous dépassons la file de véhicules ensablés avec brio!


On croise même des dingos au bord de la plage!
La marée haute nous empêche d'aller plus loin, ça tombe bien la fameuse Champagne Pool est à quelques centaines de mètres. Ces grands bassins naturels d'eau de mer sont alimentés au grès des vagues qui explosent sur les rochers et dont l’écume pétillante remplie les piscines de bulles rappelant le Champagne!
Santé!
Champagne Pool, c'est 900L de Veuve-Cliquot à la seconde!
Ça éclabousse!
C'est sacrément enivrant, mais au bout de deux heures les sensations fortes nous appellent, la plage d'à coté nous réserve des vagues monstrueuses où nagent les raies manta.



Polis par les vagues, nous retournons au camp escortés par les baleines qui sautent au loin pour organiser notre dernière soirée sur Fraser. Au programme, écoulement total de la nourriture avant une petite balade nocturne sur la dune de Wungul pour digérer. L’atmosphère nocturne est très particulière, on ne sait ni d'où on vient, ni où l'on est, ni où on va! Nous nous allongeons verres de goon à la main, embrassons du regard la voie lactée et comptons les étoiles filantes. On se sent aussi insignifiant que l'un des milliards de grains de sable de la dune devant autant d'immensité.

Diner aux chandelles
Cinquième et dernier jour, c'est avec un petit pincement au cœur que nous plions bagages et partons découvrir les dernières réjouissances de l’île. The Pinnacles, des falaises de sables colorées sacrées captent notre regard quelques instant mais c'est l'épave du Maheno qui retient toute notre attention.

The Pinnacles
Cet ancien paquebot qui voguait vers le Japon en 1935 s’échouât sur la cote et y fut laissé à l'abandon; c'est aujourd’hui l'une des attractions phare de Fraser.

Maheno se décompose au fil des années

On apprécie les dernières secousses des routes remplies de trous, bosses et racines avant de rejoindre le continent et notre bon vieux Froggy!



Cette expérience unique à travers cet incroyable écosystème qu'est Fraser nous aura émerveillé durant cette petite semaine... ce n'est pas pour rien que les aborigènes l'ont nommé ''K'Gari'' qui signifie Paradis.

On laisse notre trace sur Fraser

See you guys next time